Reçu de M. Chiquette le 12 novembre 2006 à 20:32

Mme Germain,

Certains de vos commentaires me laissent aussi perplexes. Notamment lorsque vous associez ma confiance au Conseil et son personnel à un manque de vigilence et que je vais simplement entériner les décisions du Conseil.

Dans mon message initial j’indique clairement que j’entends assumer pleinement mon rôle de conseiller scolaire et m’assurer que la catholicité ainsi que la francophonie de notre conseil soient respectées et promues.

Depuis 5 ans, au moins une de mes filles fréquente l’école catholique de ce Conseil et jusqu’à maintenant le Conseil a été fidèle à sa mission catholique et ce sur toute les facettes de la catholicité.

La difficulté que j’ai avec votre questionnaire n’est pas que je ne crois pas en la dignité de la vie humaine ou son aspect sacré mais bien qu’il réduit à un oui ou un non très rigide des questions morales complexes sans tenir compte que dans la vie tous seront confrontés un jour ou l’autre à faire des choix déchirants face à la vie, la souffrance et la mort (d’être bien-aimé ou la leur) et qu’il ne reviendra qu’à Dieu, pas à vous ni à moi, d’en juger.

Bien à vous.

Benoît Chiquette

Voici ma réponse (12/11/06 21:47) :

M. Chiquette,

Je ne veux aucunement remettre en cause votre bonne volonté. Je ne doute pas que vous seriez un conseiller dévoué. Je suis aussi rassurée qu’en cinq années, vous n’avez eu aucune raison de vous plaindre du Conseil par rapport à sa mission cathlique. J’aurais dû m’exprimer autrement. Permettez-moi de le faire ici.

Vous disiez dans le message originel que vous adhérez pleinement à la mission du Conseil. Si je ne me trompe, en tant que conseiller, vous avez aussi le pouvoir d’influencer la visée de cette mission. C’est plutôt dans ce sens que je voulais dire que j’espérais que vous n’alliez pas seulement entériner les politiques déjà en place, mais d’être plus comme ce « sel de la terre » dont parle Jésus, et d’encourager le Conseil à suivre de plus en plus les enseignements de l’Église (et pas seulement en partie).

Par exemple, je vous ai fait valoir que dans l’énoncé du Conseil (en passant je suis en accord avec ce qu’il s’y trouve), il semble y avoir une lacune, celle de la défense de la vie. Je vous ai référé à un exemple (celui du Conseil anglophone) qui contenait une close pour le respect de la vie humaine. Ce n’est pas chose légère. La conférence des évêques catholiques de l’Ontario, dans son document « Choisir un gouvernement » http://www.occb.on.ca/french/choisir.html souligne l’importance de ces dossiers:

« Pour participer activement Pour participer activement à la vie publique, la bonne volonté ne suffit pas. Il faut aussi du bon sens. Les conseils pratiques qui suivent ont pour but d’aider à choisir un candidat.

– Il faut voter pour le candidat qui répond le mieux à ses attentes. En politique, comme pour toute autre chose dans la vie, la perfection n’est pas de ce monde. Par conséquent, les électeurs doivent appuyer celui qui leur semble le meilleur. -Il faut étudier les points de vue des candidats sur toutes les questions de l’heure; il faut aussi tenir compte de leur probité personnelle, de leur philosophie politique, de leur expérience et leurs antécédents politiques.

– Il faut porter une attention particulière à leur point de vue sur les grands enjeux reliés à la vie humaine :l’avortement, l’euthanasie, le chômage, la violence, l’abandon des personnes âgées, handicapées ou marginalisées. »

C’est ce que je tente de faire en vous faisant parvenir ce questionnaire. Pour ce qui est des choix déchirants dans la vie, vous avez parfaitement raison, c’est Dieu qui en est le juge. C’est justement pourquoi je pense qu’il est si important que les écoles catholiques transmettent l’enseignement de l’Église et non seulement des raisonnement humains et subjectifs. Si Jésus Christ est vraiment Dieu incarné, et en tant que catholiques, c’est ce que nous croyons, s’Il a fondé l’Église, et lui a envoyé son Esprit tel qu’il l’a promis pour la conduire dans toute la vérité, nous pouvons lui faire confiance lorsqu’elle nous guide dans les questions morales.

Finalement, ce questionnaire ne fait que demander si vous avez l’intention de promouvoir les enseignements de l’Église sur les grandes questions morales de notre société, de là la rigidité apparente des réponses.

J’espère que vous n’allez pas croire, puisque le questionnaire est catégorique, que je suis sans compassion lorsque confrontée à ces situations difficiles. Loin de là, mais je choisis justement la voie qui laisse la place à Dieu dans tous les aspects de nos vies. Ce petit texte de la Conférence des Évêques catholiques de l’Ontario résume bien ma pensée vis à vis de l’euthanasie. http://www.occb.on.ca/french/euthanasie.html

Je vous remercie d’avoir encore pris le temps de répondre à mon deuxième courriel. Je vois en cela un exemple du dévouement dont vous saurez faire preuve si vous êtes élu.

Recevez l’expression de mes sentiments les plus distingués,

Doris Germain